Save Our Souls
Maarten Inghels
C’est à Heppeneert dans le Limbourg qu’apparaît peu à peu la phrase SAVE OUR SOULS. Ce n’est pas à un signal de détresse que nous avons affaire, mais à une sculpture de sable de l’écrivain Maarten Inghels. Associé à une équipe de quatre constructeurs de sculptures en sable, il est en train de mettre la dernière main à cette oeuvre qui s’inscrit dans le projet Art sur Meuse et que l’on pourra admirer à partir du 21 septembre 2022.
Save Our Souls
Ce n’est pas par hasard que Maarten Inghels (né en 1988) à choisi cet endroit à Heppeneert. En 2021, la Meuse menaçait de franchir la digue et d’inonder ce lieu de pèlerinage limbourgeois. Les services d’aide ont renforcé la digue au moyen de sacs de sable, ce qui a permis à cette dernière de tenir. Ce SOS que les livres et les films nous ont fait connaître comme signal de détresse envoyé par des naufragés aurait pu être émis ici. Mais à présent, on peut apercevoir depuis cette même digue une oeuvre de 25 mètres de long réalisée en sable : SAVE OUR SOULS. Elle renvoie aux inondations de 2021. Qui plus est, il s’agit pour Inghels d’un appel de détresse vide de sens en ces temps d’inondations toujours plus fréquentes et de sécheresses estivales. Le fait qu’une oeuvre d’art puisse être noyée par les flots ou emportée par ceux-ci revêt ici une importance essentielle. L’écrivain met ici en évidence notre vulnérabilité face à la force immense de l’eau. Mais il s’agit tout autant d’une référence au lieu de pèlerinage et à l’église tout proches, où le salut de nos âmes occupe une place cruciale.
Est et Ouest se rencontrent
Après des projets réalisés sur l’Escaut et l’Yser, Maarten Inghels s’attaque à présent à la Meuse. C’est après avoir appris que les sculptures de sable réalisées à la mer sont souvent construites en utilisant du sable de la Meuse que cette idée lui est venue. Il s’avère en effet que la structure granulaire carrée de ce sable est idéale pour la réalisation de sculptures, ce qui n’est pas le cas pour le sable du littoral. C’est ainsi qu’il utilise à Heppeneert un matériau local: le sable de la Meuse. Il s’agit en l’occurrence de près de 160 tonnes de sable en provenance de Kessel, dans le Limbourg néerlandais. Ce faisant, il accole ces deux extrémités de la Belgique où l’eau forme une frontière naturelle. Qui plus est, il tire parti du thème ‘’construire’’ de la route artistique dans le cadre de la procession de Harlindis & Relindis à Maaseik.